Bientôt praticien ? Voilà LA question qui vous taraude par-dessus toutes les autres : combien allez-vous faire payer les prestations ? Rassurez-vous, toutes vos consoeurs et tous vos confrères se sont posés la même question. Eh oui, vous vous lancez dans une activité libérale, vous êtes donc entrepreneur et vous allez avoir des clients !
Votre métier, votre passion… est un travail
Et tout travail mérite salaire. Même si pour vous, vous avez choisi cette activité pour rendre service aux autres, pour les aider à se sentir mieux et à retrouver leur bien-être… vous ne vous nourrissez pas que de sourires et de gratitude.
Votre tarif dépend non seulement de ce que vous voulez toucher, mais aussi de ce que les clients sont prêts à payer pour profiter de vos services. Vous partagez des connaissances et une expertise. C’est bien moins palpable que vendre un produit. Dans la pratique, c’est parfois plus difficile pour les clients de payer pour leur mieux-être que de faire des achats futiles.
Si c’est une donnée à prendre en compte, ce n’est surtout pas une raison de brader votre expertise. Même si vous n’avez pas encore l’expérience, vos connaissances et votre savoir-faire ne sont pas à brader.
Calculer le coût de revient… comme praticien bien-être ?
La plupart des activités de praticien bien-être telles que sophrologue, naturopathe ou réflexologue ne sont pas encadrées. C’est donc vous qui définissez les tarifs que vous souhaitez pratiquer. Pour autant, définir le prix de vos séances ne se fait pas au doigt mouillé : vous devez pouvoir vivre de votre activité, même si l’autonomie financière de votre entreprise s’acquiert progressivement.
Que vous ayez un autre revenu à côté ou que vous vous concentriez sur votre activité de praticien, votre tarif horaire doit rester le même. A contrario, vous risqueriez de vous fermer des portes si vous pratiquez des tarifs trop bas… restant dépendant d’une activité principale et ne pouvant développer votre métier dans le bien-être faute de revenus potentiels suffisants.
Partons du principe que vous vous lancez et que vous avez un cabinet. Il faudra le louer ou rembourser un crédit, tout en réglant les différentes charges variables (eau, électricité, taxes locales, copropriété…).
Pour vous faire connaître, vous aurez probablement des besoins de publicité :
🌿 logo avec charte graphique
🌿 carte de visite, flyers
🌿 site internet
🌿 animation de réseaux sociaux
🌿 publicité…
Tous ces postes de dépenses ne sont pas obligatoires. La stratégie de communication de chaque praticien est différente, adaptée à son propre fonctionnement, à sa zone de chalandise et à la typologie de ses clientèles. Toutefois, il est essentiel d’avoir conscience de ces coûts quand vous réalisez votre prévisionnel… et par conséquent pour prendre conscience des tarifs nécessaires pour pouvoir vivre de votre activité.
Votre matériel, vos abonnements divers sont parfois de petites charges isolées… mais toutes mises bout à bout, vous verrez que ça compte.Selon l’importance de vos investissements matériels, pensez bien à vous poser la question du statut pour pouvoir récupérer la TVA.
Tarifs et statut
Attention ! La micro-entreprise (parfois plus connue sous le nom d’auto-entreprise) est un statut très pratique et très confortable psychologiquement pour se lancer. Il a aidé nombre de libéraux à se lancer dans le bain de l’entrepreneuriat.
Toutefois, avec le temps, une fois que vous aurez pris suffisamment confiance, que vous aurez accumulé de l’expérience, que votre activité commencera à faire ses preuves et que vous vous rendrez compte que vous pouvez vraiment en vivre… vous vous direz peut-être que la micro-entreprise n’est peut-être plus la formule idéale.
Dans ce cas, vous pourrez aisément changer de statut en vous faisant idéalement accompagner par un expert comptable pour évaluer le pour et le contre. Il est probable qu’à ce moment-là, vous vous reposerez la question des tarifs que vous pratiquez. Vous les verrez généralement à la hausse pour prendre en compte aussi bien les différentes charges… que votre expérience croissante.
Or, il n’est pas toujours facile d’augmenter ses tarifs vis-à-vis de sa clientèle existante, qui aura déjà créé ses habitudes et éventuellement défini son budget pour venir vous voir.
Nous vous conseillons donc d’anticiper un changement de statut pour définir vos tarifs dès le début de votre activité. Il est par exemple fort probable (et souhaitable pour votre activité) que vous vous retrouviez à facturer la TVA… une hausse non négligeable !
Connaître les prix du marché
Bonne nouvelle : si chaque praticien est différent, les prix restent relativement homogènes. Vous n’aurez pas de difficultés à voir les tarifs que pratiquent consoeurs et confrères avec la même spécialité. C’est un excellent repère.
N’ayez pas forcément le réflexe de faire moins cher parce que vous débutez. En effet, l’heure que vous passez avec un client est généralement “plus longue” en début d’activité qu’après plusieurs années d’expérience. Parfois vous passez plus de temps que prévu en séance… mais surtout il vous faut plus de temps pour préparer ou faire le suivi du client.
Vous pouvez naturellement pondérer les tarifs observés par le secteur géographique d’une part et l’éventuelle notoriété du praticien.
Adapter vos tarifs à votre façon de travailler
Il y a le marché existant et la place que vous allez prendre ! Peut-être préférez-vous prendre moins de clients et passer plus de temps avec chacun. Peut-être prévoyez-vous des suivis avec un nombre minimum de rendez-vous. Si vous considérez que certaines séances doivent être plus longues que d’autres ou nécessitent des approches différentes, vous serez alors amené à proposer des prestations différentes.
Les tarifs de ces séances, ateliers et autres formules particulières doivent être ajustés pour toujours conserver une relation juste.
De la même façon, si vous pratiquez des tarifs plus bas que la moyenne au début de votre activité, nous vous conseillons de le préciser à vos clients. Ils comprendront et accepteront plus facilement de futures hausses éventuelles.
Apaiser sa relation à l’argent
Il arrive parfois, pour ne pas dire souvent, que les personnes qui débutent une activité de praticien bien-être soient gênées à l’idée de faire payer leurs services. C’est un choix de cœur, une envie d’aider les autres… qui risque d’être bancale s’il n’y a pas une rémunération juste.
En ne vous faisant pas payer correctement, vous risquez de vous mettre une mauvaise forme de pression qui risque d’impacter négativement votre travail et dites-vous que vous êtes tout à fait légitime : vous vous êtes formé(e), ce qui vous a coûté de l’argent et du temps mais surtout vous allez leur apporter un vrai confort et mieux-être dans leur vie de tous les jours.